Campagne de Virbius.

Quand Sabinus posa la première fois le pied sur le sol herbeux de Virbius il fut immédiatement frappé dans toutes ses articulations par la lourdeur de l'air. Les rapports indiquaient qu'une tempête perpétuelle grondait sur ce monde en guerre et le soldat le ressentait dans toutes ses vieilles blessures. Afin de masquer le désarroi et de se donner contenance, il sera son poing droit autour de la poignée de son glaive énergétique. Ce dernier se trouvait sur la droite de la ceinture, afin de ne pas gêner lors de manœuvres au combat.

- Quand j'ai vu les holo-pix j'aurais cru à un monde Paradis, mais par l'Empereur je penses que nous allons encore devoir faire une croix sur notre petit coin tranquille dans la galaxie Tribun.

Sabinus tourna la tête à la remarque de Sextus Arius, son aide de camp et ami, un homme relativement jeune et qui avait sauvé la vie de son officier quand ce dernier n'était encore que Centurion de la XXIIème Legio.

- Par tout ce qui rôde dans le vide, j'espère bien que jamais l'Empereur ne nous enverra sur un champ de bataille tranquille. L'ennui m'y tuerait bien avant l'ennemi.


Arius eut un bref sourire envers son commandant, alors que ceux-ci marchaient au milieux des navettes de descentes qui répandaient sur place les effectifs de la XLIème Legio. Des uniformes rouges blancs et bronzes se répartissaient de partout sur l'arme à la main. Les Decurie rejoignaient leurs centuries, les centuries des manipules et les manipules des cohortes jusqu'à former la légion à part entière. C'était la première fois que la XLIème partait au combat sous ses propres couleurs, elle avait été levée et armée pour Sabinus et seuls 30% de ses effectifs étaient des vétérans aguerris.

- Nous devons nous presser de rencontrer le Général Scarus. Il commande les 3 autres Legio du secteur ainsi que la 41ème depuis que nous avons posés le pied ici.

Sabinus reconnaissait l'excitation dans la voix de son ami. Le Général Scarus était un héros pour la Garde. Il avait triomphé des Impériaux sur Kulth et des Orks Grimtoof sur Lykia. Il était un peu comme le Yarrick des Dominates. Un héros implacable, presque une légende. En arrivant face à la tente, Sabinus ordonna à Arius de rester à l'entrée. Et il passa l'entrée, seul pour entrer dans le centre tactica, seulement peuplés de quelques officiers subalternes affairés aux cogitateurs et au centre, devant une holo-vision de la planète une assemblée d'officiers. Des tribuns et des Légats pour l'essentiels il y avait également deux hommes que Sabinus n'aurait pu identifier. L'un d'eux un homme tout de noir vêtu et portant un masque grimaçant, dont les yeux reflétaient une grande violence, et le second un homme aux cheveux gris et au corps tatoué portant non pas le traditionnel glaive des Dominates mais une longue épée au fil meurtrier. Tous aux côtés d'un homme imposant au regard sévère barré d'une longue balafre encore rougeoyeante.

- Legatus Harvax Scarus je te salue. Tribunus Laticlavius Ictus Flavius Sabinus de la 41ème Legion Méchanisée. A ton service. énonça Sabinus, en se frappant du signe de l'aquilla.

Les officiers frappèrent leurs poing sur le poitrail de leurs armure pour les joindre en un aquilla sur leurs coeurs. Ce genre de chose faisait toujours de l'effet à Sabinus mais il n'en laissa rien paraître.

- Ave Imperator. Répondit l'homme, de manière évasive, comme si il venait de trouver Sabinus sous sa botte en marchant sur un trottoir. Joignez vous à nous, nous étions en pleine préparation. Votre Legio est-elle prête ?

- Mes derniers Leman Russ sont entrain d'être réveillés par le Mechanicus et ils pourront partir pour la guerre dans l'heure.


- Bien. Messieurs comme vous le savez L'Imperium tient bon, spécifiquement sur ce point, la zone de combat Epsilon ou stationne le 37ème Régiment de Janissaires Maccabéens. Ces empaffés masqués ne cessent de gagner du terrain au nom de leurs Imperium Factice et de Drusus l'Usurpateur. Aussi vous vous doutez bien que plus qu'une simple guerre, le Dux en fait une affaire personnelle. Avec le renfort de la 41ème Légion nous allons avoir un peu plus de marge de manoeuvre pour rallier des troupes plus efficaces et peut-être reprendre du terrain sur l'Imperium.

Sabinus n'aimait pas trop la façon dont Scarus parlait des troupes de Sabinus, ils s'apprêta à s'insurger quand la raison lui rappela qu'aux yeux de tous il n'était qu'un petit nouveau. Que peu importe ses années de combats passées elles ne voulaient plus rien dire. Lorsqu'on recevait une Legion il fallait faire ses preuves en tant que Legio, et pas en temps que simple officier. Aussi demanda t-il

- Des troupes plus efficaces Général ?

Scarus, dans un cliquetis électrique désigna l'homme grisonnant à l'épée longue dans le coin de la pièce.

- Tribun Sabinus je vous présente le seigneur Ellis de la tribu des Aigles de feu.

Sabinus inclina la tête envers le chef de guerre. Comme il l'avait lu, Virbius était peuplée de tribu nomades, des barbares des plaines chevauchant des machines à deux ou quatres roues et fauchant l'ennemi dans la tempête au nom du seigneur de l'orage (une manifestation divine apparentée au culte impérial) Depuis que l'Imperium et le Severan Dominate avaient mis le pied sur Virbius, les tribus s'étaient ralliées à l'une ou l'autre des factions et se battaient avec acharnement au nom de l'Empereur.

- C'est un honneur Seigneur, j'espère que nos troupes de guerre auront la possibilité de se battre côte à côte.

- Vous ne croyez pas si bien dire Sabinus. Recommença Scarus. Vous serez l'appui des hordes d'Ellis dans le secteur Epsilon. Votre mission sera non pas seulement de prendre la zone mais d'y faire une démonstration de force pour convaincre les autres tribus locales de nous rejoindre. vos troupes sont en pleines formes et vos effectifs à leurs maximum, aussi ne devriez vous pas craindre les pertes.

L'on dit que jamais il ne faut rencontrer ses héros. Se rendre compte qu'une légende comme Scarus est un énième de ses bouchers prêt à envoyer ses hommes à l'abattoir fit naître un grand sentiment de déception dans le coeur du Tribun.

- Afin d'assurer votre victoire, vous serez appuyé par le Légat Stelios et son artillerie ainsi que trois cohortes de sa 26ème Légion.

Pour Sabinus cela voulait clairement dire: "je te cale un baby-sitter pour m'assurer que tu feras bien tout ce que je te dis, et récupérer ta légion si tu n'obéis pas sagement.

- A vos ordres Général.


le reste du briefing dura quatre heures. Quatre heures de plan de bataille durant lesquelles l'homme au masque grimaçant n'avait pas prononcé le moindre mot, Sabinus nota d'ailleurs que personne, pas même Ellis, n'osait le regarder. Quand les officiers purent enfin sortir, c'est un Sabinus rouge de fatigue et de frustration qui se présenta a Arius.

- L'oeil de la terreur emporte ces maudits fils de Grox.

- Vous vous êtes encore fais des amis avec qui jouer Tribun ?
Demanda Arius avec toute l'espièglerie qui était la sienne.

- J'ai trouvé un Général qui a encore dû payer des gratte-papiers lèches cul pour lui tailler une biographie en or, et par dessus tout un légat m'a enfoncé une laisse dans le cul, avec la ferme attention de tirer dessus pour m'embarquer moi et toute la 41ème si je ne lui lèche pas le cul dans le sens de la raie.

Arius sourit, quand son officier jurait ainsi, c'est qu'il était seulement fâché, et non encore dans une rage noire.

- Quoiqu'il en soit rassemble les autres Tribuns au Tactica de la Legion. Je veux les briefer au plus vite sur la situation, je dois pour ma part aller chercher mes tablettes d'accréditation.

La vie de camp a l'arrière était toujours la période que Sabinus détestait le plus. Il aimait a commander les hommes sur la brèche. A l'arrière il ne pouvait que trépigner à l'idée de retourner se battre.


Quand le Tribun passa sa tête à travers le pan du tactica, une dizaine de clefs d'accréditations autour du cou, il cru s'évanouir.


- ...Quand a vous Tribunus Cohortis Je veux vos Auxillia prêts pour une inspection dans l'heure. Mes cohortes ne partiront pas au combat avec des abhumains mal préparés. Quand a vous Praefectus Castrorum vous porterez une attention toute particulière aux Basilisk de la 26ème. Elles ont bien besoin de nouvelles pièces et de... Ah vous voici Tribun Sabinus, ne restez pas la, je vous en prie, entrez.


Dans la tente de commandement de la 41ème Légion, sur le siège du commandant de la 41ème légion et s'adressant aux officiers de la 41ème légion. La belle gueule du Légat Stelios de la 26ème était entrain de donner ses directives aux commandants de Sabinus et par dessus l'invitait a rentrer comme si il s'état s'agit de sa tente.


- Legat Stelios. Puis-je savoir ce que vous faites ?

- Eh bien en tant que votre supérieur hiérarchique et commandant des opérations dans la zone Epsilon j'ai estimé plus simple de prendre le commandement de la 41ème Legion plutôt que de perdre du temps à tout faire passer par vous. La collaboration avec la 26ème sera donc plus efficace. Voici l'acte signé de la main du Général Scarus.

Dit-il en lui tendant un rouleau de parchemin, portant le sceau du Général lui même.

- Qu'est-ce que vous racontez Stellios. Je suis a la tête de la 41ème et j'ai un briefing a faire avec mes Tribuns et préfets.

- Je me suis donné cette peine, vous étiez semble t-il bien plus occupé. Quoiqu'il en soit je laisserais le centurion Meridius vous expliquer la situation. Nous partirons demain à l'aube pour la ligne, les troupes du Seigneur Ellis nous devanceront dans la nuit.

Le Légat, offrit un large sourire a Sabinus en le dépassant et avant de quitter la tente s'adressa a lui.

- Vous devriez vous reposer Sabinus, vous avez une mine affreuse.

Le coup de tonnerre qui suivit, sembla avoir été déclenché non pas par l'orage environnant, mais bien par la fureur de Sabinus qui réalisa trop tard qu'il s'était fait piquer son premier commandement par un carriériste qui avait surement fait des pieds et des mains auprès du Général pour tenter de se récupérer une légion toute neuve histoire de remplacer la 26ème qui d'après les rapports, était déjà bien cassée.


"Le plus grand ennemi d'un officier ce n'est pas l'ennemi, ce n'est pas la peur. Ce sont les autres carriéristes qui espèrent pouvoir s'accaparer les lauriers des autres."

Lui répétait le Legat Constantin et Sabinus en faisait l'amère expérience. Si il devait affronter l'Imperium ET Stelios. Alors il les écraserait tous les deux. Les Janissaires sous le poids des obus et Stelios sous le poids de sa propre ambition.